RETOUR DE FLAMME: DE L'ETERNELLE NAISSANCE

Le Théâtre Dunois a vécu sa première existence, de 1977 à 1990, alors, qu'enfant naturel, il s'appelait du nom de sa rue, dans ce vieux relais de poste du 28 rue Dunois. La rénovation du quartier l'obligeant, la qualité du travail le justifiant, des gravats de la rue Dunois, naît le Théâtre Dunois en s'installant au 108 de la rue du Chevaleret: de 1990 à 1996 recommence une deuxième vie.

La pari est audacieux: installer une salle de spectacles et ses passions au pied d'un immeuble de paisibles logements. Les plots acoustiques mis en oeuvre pour isoler la salle sont inopérants: ils désolidariseront radicalement la salle de son voisinage.Avril-septembre 1996, nouvelle démolition, poussières, bruit, fumées, reconstruction... de ces cendres une troisième vie s'élève, un nouveau théâtre réapparaît, brûlant de renouer avec ses voisins, de rattraper tout ce temps perdu.

Durant ces 20 années passées au coeur du 13ème, sentinelle inlassable de la rive gauche, nos regards attentifs à la vie artistique du monde, n'ont pourtant cessé de scruter l'étrange évolution de la vie urbaine: cette longévité de l'expérience aura confirmé l'idée que le Théâtre Dunois doit avant tout s'ouvrir à ses proches, comme le halo d'un flambeau à l'usage de ceux qui veulent voir, comme la chaleur d'un brasero réchauffant des coeurs amicaux, comme le couvert d'un abri pour inventer une résistance collective (public,artistes) à la résignation.

Loin de la tyrannie marchande, nous ne nous adressons pas aux masses. Notre histoire, notre esprit nous lient intimement à vous, chacun, tous différents. Fi du plus petit dénominateur commun, c'est un plus grand commun multiple que nous devons découvrir ensemble.

Ce manifeste donc pour réaffirmer (contre les toiles d'araignées mondiales) l'indispensable utilité d'un lieu de pensées, de paroles, d'émotions partagées très simplement.